En hommage à ce passé prestigieux et à son architecture remarquable,
l'Unesco classe en 1979 le Mont-Saint-Michel
chef-d'oeuvre du patrimoine naturel et culturel de l'humanité.
Merveille de l'Occident, Jérusalem céleste,
Pyramide des mers :
tels sont aussi les noms donnés au Mont-Saint-Michel depuis le Moyen-Âge.
Entre l'Abbaye qui le domine et les remparts qui le protègent,
le village médiéval accueille les pélerins avec sa grande rue,
ses petites ruelles, ses jardins, ses maisons à pans de bois
accrochées au rocher comme pour mieux s'y blottir.
De nos jours, plus de trois millions et demi de visiteurs
par an apprécient cette destination spirituelle,
culturelle et touristique incontournable.
En 966, des bénédictins s'installèrent au Mont
à la demande du duc de Normandie Richard Ier
et furent à l'origine de l'essor du nouveau monastère.
Très vite, l'abbaye devint un lieu de pèlerinage majeur de l'Occident chrétien
mais aussi un des centres de la culture médiévale où furent produits
et conservés un grand nombre de manuscrits.
Carrefour politique
et intellectuel où se sont croisées les traditions carolingiennes
et l'influence gréco-arabe, l'abbaye bénéficiait aussi des échanges
entre la Grande-Bretagne et la France. L'architecture de l'abbaye témoigne
de la maîtrise et du savoir-faire du Moyen Âge.
Son plan ne peut être rapproché d'aucun autre monastère.
Tenant compte de la forme en pointe du Mont,
les architectes ont enroulé les bâtiments autour du rocher granitique.
L'église abbatiale, située au sommet du Mont, repose sur des cryptes
qui créent une plate-forme de 80 mètres de long.
Saint Michel
Le bâtiment de la Merveille est quant à lui souvent évoqué
comme le fleuron de l'architecture de l'abbaye.
Il est le témoin
de la maîtrise architecturale des bâtisseurs du XIIIème siècle
qui réussirent à appuyer sur la pente du rocher
deux corps de bâtiments de trois étages.
Les structures sont de plus en plus légères au fur
et à mesure de la progression vers le sommet.
Ainsi,la foi, la culture, l'art et l'architecture
constituent la forte identité du Mont-Saint-Michel.
Mais c'est aussi un village qui a toujours évolué
dans le sillage de l'abbaye depuis le Xème siècle.
Au XIVème siècle, il s'étendait déjà jusqu'aux pieds du rocher.
Les remparts qui l'entourent en font un exemple d'architecture militaire.
Au cours de la guerre de Cent-Ans,
ils résistèrent à tous les assauts anglais et firent du Mont-Saint-Michel
un lieu symbolique de l'identité nationale.
Suite à la Révolution,
les propriétés de l'église furent déclarées « biens nationaux » et en 1793
l'abbaye fut reconvertie en prison.
Cette transformation sacrilège lui fut en fait salvatrice
puisqu'elle lui évita la démolition. En 1863, un décret impérial y mit fin.